La chambre de commerce, d’industrie, et d’agriculture de Saint-Louis

Création en 1869

HISTORIQUE DE LA CHAMBRE DE COMMERCE DE SAINT-LOUIS

Notre Chambre de Commerce date de 1869. Mais elle existait déjà, sous la dénomination de Comité du Commerce, depuis l’arrêté local du 7 novembre 1825. Cet arrêté avait été pris à contre cœur par le Baron Roger, Gouverneur du Sénégal, qui craignait par ce moyen de donner aux négociants plus d’occasions et de facilités de se mêler de la direction générale des affaires. Seule, la ténacité des négociants qui, dès 1822, lui adressaient une pétition, avait eu raison de son attitude hostile.

Le Comité ainsi créé était composé de sept membres nommés, dont le Président était de droit l’ordonnateur. La durée du mandat était de deux ans, mais les membres étaient renouvelés par moitié chaque année. Les attributions de ce Comité, assez vastes, étaient :

 – De donner son avis sur les questions qui lui seraient soumises par le Commandant et Administrateur et aussi de lui présenter des vues sur les moyens d’améliorer la situation du commerce ;

 – De déterminer le cours du change, des marchandises et Denrées de toute espèce, des assurances, du fret ou colis ;

– De délivrer des parères sans que ce droit lui soit cependant attribué exclusivement ;

– De donner son avis en cas d’urgence ou en cas de force majeure où il deviendrait indispensable d’accorder des permis de débarquement à la consommation pour des objets dont l’introduction n’est pas ordinairement fermée ;

– De surveiller l’exécution des travaux publics dont le commerce aurait fait les frais, en totalité ou en partie, et l’exécution des lois, ordonnances et arrêtés concernant la contrebande ;

– Enfin, de tenir registre de tous les négociants ou marchands établis à Saint-Louis. A cet effet, toutes personnes faisant des affaires commerciales devaient présenter leurs noms à l’enregistrement dans les six mois de leur résidence. 

Mais par la suite, il y eut des changements tant en ce qui concerne les membres que leurs attributions. L’arrêté du 5 novembre 1827 porte à douze le nombre des membres, et ceux-ci, sauf le Président qui est toujours l’ordonnateur, sont désormais élus. En outre, l’arrêté du 27 décembre 1842 supprime certaines attributions qui sont conférées au Conseil Général et au Conseil d’Arrondissement. Les dernières modifications interviennent à la suite des arrêtés des 7, 9 et 18 août 1854.

« Il est vrai, dit l’ordonnateur, dans son rapport au Conseil d’Administration en date du 29 décembre 1869, que cette institution. N’a pas longtemps fonctionné à la suite de la dernière organisation dont elle a été l’objet en 1854, puisque dès le mois de novembre de la même année, le Gouvernement du Sénégal se voyait autorisé à en prononcer la dissolution par suite de l’immixtion intempestive dudit Comité dans des questions qui n’étaient pas de sa compétence et au sujet desquelles, il ne voulait pas décliner le non-fondé de son intervention ».

Ainsi fut dissous, en 1854, le Comité du Commerce de Saint- Louis par l’arrêté du 24 novembre.

Par le même arrêté était également dissous le Comité de Gorée créé le 15 septembre 1828. Et les choses en restèrent là jusqu’en 1869.

 

Le mardi 15 mars 1870, le Moniteur du Sénégal et Dépendances n0. 728, publiait l’arrêté du 29 décembre 1869, portant création d’une Chambre de Commerce à Saint-Louis et à Corée.

Nous Gouverneur du Sénégal et Dépendances,

Considérant qu’il y a lieu de reconstituer sous forme de Chambre de Commerce, à Saint-Louis et à Corée, ces deux Assemblées qui ont cessé de fonctionner depuis longtemps, celle de Saint-Louis ayant été dissoute par arrêté local du 24 novembre.

Considérant qu’il y a lieu de reconstituer sous forme de Chambre de Commerce, à Saint-Louis et à Corée, ces deux Assemblées qui ont cessé de fonctionner depuis longtemps, celle de Saint-Louis ayant été dissoute par arrêté local du 24 novembre 1854 ;

« Nous Gouverneur du Sénégal et Dépendances,

Vu……………………………………………………………………………………………….

« Avons arrêté et arrêtons:

ARTICLE PREMIER : À Saint-Louis et à Corée, il est établi une Chambre de Commerce.

Les Chambres de Commerce de Gorée et Saint-Louis seront composées de sept membres.

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ART. 2 : Sont électeurs tous les patentés, négociants, marchands et citoyens français et majeurs inscrits depuis un an au moins au rôle des patentes, en leur propre nom ou comme représentants des maisons de commerce françaises fondées depuis un an dans la Colonie :

………………………………………………………………………………………………

ART. 3 : Sont éligibles tous les électeurs, âgés de 25 ans, qui ont exercé depuis trois ans au moins le commerce dans la Colonie, en leur propre nom ou comme représentants des maisons de commerce françaises fondées depuis trois ans dans la Colonie ».

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                                                                                                                                         Signé V. VALIERE.

« Il y a tout lieu d’espérer, écrivait M. Trédos, Directeur de I’Intérieur, dans son rapport en Conseil d’Administration, que la nouvelle institution saura mieux se renfermer dans le cadre de ses attributions et que le commerce de la Colonie pourra obtenir de son fonctionnement tout le bien qu’il est en droit d’en attendre »

L’arrêté était le résultat de la compilation de différents actes qui régissaient la matière soit dans la Métropole, soit dans la Colonie.

La limite d’âge pour les éligibles est ramenée de trente ans à vingt-cinq ans.               

Il y a ensuite la question des représentants de Commerce, dont les mutations sont fréquentes et qui, de ce fait, risquent de ne jamais réunir les conditions requises pour l’électorat et l’éligibilité. Il fut admis que ces représentants, prendraient titre à partir du moment où les intérêts commerciaux qui leur sont confiés auraient été établis dans le pays

Les élections devaient avoir lieu tous les trois ans au scrutin de liste à deux tours.                              

La Chambre de Commerce avait la faculté de choisir en son sein son Président et son Vice-Président.

Quant à sa compétence, elle avait à répondre aux demandes sur l’état du commerce et de l’industrie, à donner son avis sur les moyens d’accroitre la prospérité du pays et sur les moyens d’amélioration susceptible d’être apportées sur la législation commerciale.

 

Les premières élections eurent lieu le 31 Mars 1870.

Furent proclamés membres de la chambre de commerce :

  1. G. Deves, Robert, Granges Pere, Th. Pecarrere,   h. Jay, Caminade, Th Dell-Adamino.

Le 1er Avril furent désignés :

Pour président            : M. Granges Père ;

Pour vice-président    : M. G. Devès  

Et pour le Secrétariat : M. Caminade.

MODIFICATIONS ULTÉRIEURS

Après 1869 et jusqu’en 1920, une trentaine de texte ont, d’après les besoins nouveaux issus du développement économique, apporté des modifications et crée d’autres chambres de commerce.

L’éligibilité, le mode d’élection, les listes électorales furent modifiés par les arrêtés du 30 Avril 1877 et 27 Février 1899 ; le nombre des membres porté à neuf le 31 Mai 1878. Les nouvelles chambres de commerce furent celle du Rufisque (9 Janvier 1883), de Dakar (14 Décembre 1887), de Ziguinchor (Novembre 1908) et de Kaolack (21 Juin 1911), celle de Gorée fut supprimée le 31 Novembre 1906.

En outre, par l’arrêté du 29 Janvier 1892 les chambres de commerce ont un budget spécial. « Elles pourvoiront à leurs dépenses par une contribution sur les patentes de leur circonscription. Cette contribution ne dépassera pas le maximum de cinq centime par franc et sera votée annuellement par chacune des quatre chambres et approuvée par arrêté du Gouverneur pris en conseil de Gouvernement ».

Une première réorganisation générale intervint en 1920, avec l’arrêté du 30 Décembre. La législation disparaît et touffue fut refondue et mise au point. La nouvelle organisation s’inspire du régime en vigueur dans la métropole, particulièrement en ce qui concerne les attributions. Désormais, au lieu de rester confinées dans un rôle consultatif, les chambres de commerce deviennent de véritables organismes de gestion, dotées de la personnalité civile et peuvent contracter des emprunts. De plus, on les consulte sur tout ce qui concerne la législation fiscale, commerciale, industrielle et sociale.

Cette réorganisation fut révisée elle-même peu de temps après par arrêté du 16 Août 1923 sans préjudice des modifications ultérieures du 1 Septembre 1928 et du 29 Septembre qui déterminent les circonscriptions des chambres de commerce et fixent la composition et répartition en catégories professionnelle du collège appelé à élire les membres de ces chambres, ainsi que le nombre des sièges attribués à la représentation de chacune de ces catégories.

Enfin, le 31 Mai 1930 eut lieu une dernière refonte générale dont le texte est la base de la législation actuellement en vigueur.

Il y eut, toutefois, trois autres arrêtés concernant notre circonscription consulaire.

Le 21 Août 1936, l’arrêté 2010/SE rattachait la Mauritanie au 16 ressort consulaire de Saint Louis. La chambre de commerce devenait « Chambre de commerce du Sénégal et de la Mauritanie ». Sa circonscription qui comprenait déjà la commune de Saint Louis, la commune mixte de Louga et de Kébémer, les cercles du bas Sénégal, de Podor, Matam, Bakel, Djoloff et Louga, était étendue à tous les cercles de Mauritanie.

Mais en 1954, l’arrêté 2698/SE du 7 Avril 1954, créait la chambre de commerce, d’Agriculture et d’Industrie de la Mauritanie occidentale, englobant les cercles du Trarza, de l’Inchiri, de l’Adrar et de la baie du lévrier.

De sorte que la même année, par arrêté 4009/SE, du 29 Mai, la chambre de commerce du Sénégal et de la Mauritanie s’appelait désormais « chambre de commerce de Saint-Louis-du-Sénégal et du Fleuve », comprenant dans son ressort, outre les cercles du Sénégal « tous les cercles de la Mauritanie, à l’exception de ceux prévus à l’arrêté général 2698/ase du 7 Avril 1954 ».

HÔTEL CONSULAIRE

Après sa création, la chambre de commerce tint ses séances dans un local mis à sa disposition par le Directeur de l’intérieur.

En 1892, l’arrêté du 29 janvier stipule que « la commune où siégera la chambre fournira un local convenable pour la tenue des séances de l’assemblée »

Plus tard, la chambre de commerce a ses ressources propres et s’installe d’abord dans une partie de l’immeuble qu’occupe actuellement Printania, puis en 1919, à l’étage de la maison Cales, au-dessus du magasin des chaussures « Ardiés »

En 1927, elle décide d’acquérir l’immeuble nécessaire à l’installation de ses services. L’immeuble Maroleao (pâtisserie Delorme) est à vendre. Une demande d’autorisation est adressée au gouverneur. Mais elle n’eut pas de suite. L’immeuble était trop vétuste et nécessaire trop de réparations. D’autres offres sont faites : de la part de Mademoiselle Devès pour son immeuble sis à l’angle des rues Carnot, Ribet et Blaise-Dumont, et de la part de la société Commerciale du Soudan pour un immeuble rue Porquet. Aucune suite ne fut donnée.

Enfin, la chambre de commerce jette son dévolu sur un terrain appartenant à M. Gardette et sis rue Bisson.   L’achat de cet emplacement de choix est décidé en réunion le 23-10-1929 et le Gouverneur donne son accord. Il est tout disposé également à appuyer auprès du conseil colonial, la demande de prêt que doit faire l’assemblée à la chambre de commerce de Rufisque.

Les services des travaux publics ne pouvant se charger d’établir un projet de constructions, c’est M. de Saunière, architecte, qui dresse les plans et les travaux sont mis en adjudication. Monsieur ABDOU KARIM N’DIAYE est déclaré adjudicataire.

Les travaux débutent le 1er septembre 1932 et sont terminés un an après. L’inauguration, toutefois, n’aura lieu que le 1er octobre 1936, à l’occasion du passage saint louis de M, Marius Moutet, Ministre des colonies. Les tablettes de marbre placées de chaque côté du hall rappellent cet évènement avec les noms de personnalités qui y participèrent.

Par la suite, l’hôtel consulaire s’agrandit. En 1948, furent construits dans la partie ouest donnant sur la rue Blanchot, le logement du second secrétaire et deux chambres de passage au-dessus d’une salle destinée à usages divers. En 1953, fut acquis dans la partie est l’immeuble Araman, sis angle rue Bisson et de France. Cet immeuble, très délabré, fut entièrement démoli et remplacé par une construction neuve.

PRÉSIDENTS DE LA CHAMBRE DE COMMERCE DE SAINT LOUIS DEPUIS 1870

GRANGE 1870

DOMECO 1873

DEVES             1876

DESCEMET 1880

BEZIAT 1884

DESCEMET 1887

AUMONT 1888

DESCEMET 1889

SAMBAIN 1892

SAUTE             1896

RABAUD 1899

FAURE             1905

DOUAN 1911

MAILHAC 1920

RIBE 1921

DAMBOURGET 1924

PIEU 1929

VIDEAU 1930

ROUX 1935

GOMBERT 1946

LESIAN 1947

JOUBES 1950

MASSOURANG SOURANG 1951

CHAPOUTY 1951

TOUZARD 1955

BOYRIE 1958

HEMONO 1962

MBAYE GUEYE 1966

MOMAR SOURANG 1969

EL ABIBOU DIEYE 1999

CHEIKH MOUHAMADOU SOURANG 2013 à nos jours